La « pyramide de Maslow », théorisée à partir des travaux du psychologue Abraham Maslow dans les années 1940, définit la hiérarchie des besoins humains. Selon elle, il faudrait d’abord répondre à ses besoins primaires vitaux, puis de sécurité avant de s’adresser aux besoins « supérieurs » plus spécifiquement humains : besoins relationnels, culturels, spirituels. Bref, d’accomplissement de soi.
Cette vision de l’homme, finalement assez « animale », est à déconstruire pour comprendre la démarche de ce livre*. Elle apporte en effet un biais important dans le regard porté sur les personnes en situation de rue, car elle pousse à penser d’abord à leurs besoins vitaux (un repas, une couverture, de l’argent) avant de voir les personnes dans leur intégrité. Or, celles-ci ont tout autant besoin de relations, d’affection, que de s’intéresser à des sujets culturels ou spirituels : « Pourquoi devrais-je chercher à me laver, à me soigner, à travailler, si personne ne me parle, si personne ne me considère, si je n’ai pas le sentiment d’exister aux yeux des autres ? »
Le besoin de relation et de reconnaissance chez l’homme est aussi important que les autres besoins. C’est pourquoi le groupe de recherche ATD Quart Monde université, mêlant des personnes en situation de pauvreté, des universitaires et des professionnels, propose de remplacer cette pyramide par un cercle qui respecte la totalité de la personne. //
* Voir le texte « Sortir de la hiérarchie des besoins définis par la pyramide de Maslow », dans l’ouvrage d’ATD Quart Monde Université : Le Croisement des savoirs et des pratiques. Quand des personnes en situation de pauvreté, des universitaires et des professionnels pensent et se forment ensemble, Paris, ATD Quart Monde, 2009, pp. 1427-1428.